Histoire de la police
Valdemir Mota de Menezes
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La
police
est une invention de l'Antiquité qui s'est développée dans les
villes du Moyen Âge. En effet, si Rome
disposait d'irénarques
chargés de la surveillance des mœurs, de la discipline publique
et de l'arrestation des brigands[1],
la « police » apparaît en Italie et dans la France
méridionale dans les villes qui ont conservé une municipalité.
Sommaire
Origines[modifier | modifier le code]
Antiquité[modifier | modifier le code]
Chine[modifier | modifier le code]
Le maintien des
lois dans la Chine
antique était dévolu à des « Préfets » durant
des millénaires. Le territoire chinois était ainsi divisé en
préfectures
dans les États de Chu
et Jin
de la période
des Printemps et des Automnes
(722 à 481
av. J.-C.). Ces fonctionnaires était nommés par le gouverneur
local, lui-même redevable à l'Empereur.
Les préfets étaient un mélange d'administrateur civil et de
policiers qui rapportaient au magistrat local, comme à un juge
moderne, les délinquants pour jugement. Les préfets nommaient des
sous-préfets pour l'assister dans l'administration des lois et la
répression des crimes. Le concept de préfecture s'est
graduellement étendu aux cultures environnantes comme la Corée
et le Japon. On
retrouve un exemple de cette structure dans le film Hero
de 2002 où Jet Li
joue le rôle d'un préfet.
Mondes méditerranéens[modifier | modifier le code]
Les premiers écrits
qui évoquent le principe d'une police dans son concept actuel sont
ceux du royaume de l'ancienne Égypte. Chaque province qui le
composait était gouvernée par un funiculaire dont une des tâches
était de faire respecter la loi.
Dans
la Grèce
antique, des esclaves de propriété publique sont utilisés
par les magistrats comme des policiers. À Athènes,
un groupe de 300 esclaves scythes
a pour vocation de maintenir l'ordre, contrôler les foules, mais
aussi de se charger des arrestations. Les autres fonctions de la
police actuelle, comme les enquêtes et investigations, sont sous
la charge des citoyens eux-mêmes[2].
L'Empire
romain dispose, jusqu'à son déclin, d'un système de maintien
de l'ordre relativement efficace, bien que jamais une réelle force
de police ne soit mise en place dans la cité de Rome
elle-même. De nombreuses tactiques policières ont alors été
inspirées du système grec. Sous le règne d'Auguste,
(27 avant J.C. - 14 après J.C.), la capitale, atteignant presque
le million d'habitants, est divisée administrativement en 14
districts, protégés par 7 brigades de mille hommes. En cas de
nécessité, ceux-ci sont renforcés par la garde
prétorienne.
Moyen Âge et Temps modernes[modifier | modifier le code]
En Angleterre la
première forme de police apparut au temps du roi Alfred le Grand
(876-899) avec les « tything » qui se composent de dix
policiers, sous les ordres d'un chef de police.
En Allemagne, le
rôle des forces de police est déterminé au XVe siècle,
avant que ne soient édictées les trois lois impériales de la
police un siècle plus tard.
En France ce sera sous Louis XIV que Colbert créera la fonction de lieutenant de Police. Une charge payée à la royauté et qui autorisera son détenteur de contrôler les unités de mesure de la Capitale; Paris. Avant de voir son champ de prérogative s'étendre avec les années.
Types de police[modifier | modifier le code]
Polices urbaines[modifier | modifier le code]
À Paris,
en 1254, est créé
le chevalier du guet, corps de 25 policiers montés[3]
chargés de surveiller la ville de nuit. Le dispositif sera adopté
par de nombreuses autres villes. En 1667,
un décret est soumis, par Colbert,
au roi (Louis
XIV) : « La police consiste à assurer le repos du
public et des particuliers, à protéger la ville de ce qui peut
causer des désordres ». Le poste de Lieutenant
général de police est créé; néanmoins, la police alors,
qui assure à la fois des tâches administratives
et judiciaires,
exerce une mission allant bien au-delà de ce que l'on entend
aujourd'hui par l'activité policière, relative à la prévention
et à la répression des délits et des crimes. À Paris,
il faut attendre la création du « sixième bureau »,
chargé de la « sûreté active », en 1747-1748, pour
voir émerger la première force de police au sens moderne.
Celle-ci est chargée du contrôle des étrangers à la commune,
effectuant parfois des descentes dans les hôtels, auberges, et
chambres d'hôtes (lesquels doivent tenir un « registre des
logeurs »), afin de vérifier l'identité des personnes
hébergées[4].
Cette surveillance s'effectue dans le cadre plus large de la lutte
contre le vagabondage,
les miséreux et « gens sans aveu », ne pouvant
justifier de leur identité, étant enfermés à l'Hôpital
général. Après la Révolution, se met en place en France un
modèle de police urbaine qui correspond aux actuels "gardiens
de la paix"[5].
Polices militaires, polices des polices[modifier | modifier le code]
En France,
la royauté du
XIIe
et XIIIe
siècles, verra la naissance de la maréchaussée,
ayant pour fonction de surveiller l'armée,
afin d'éviter que celle-ci ou ses déserteurs
ne pillent les
pays occupés ou traversés.
Polices des mers, polices internationales, forces d'interposition[modifier | modifier le code]
- Police de la guerre, des prisonniers et des réfugiés : Croix rouge
- Police des combats et de la guerre: Casques bleus
Polices nationales[modifier | modifier le code]
En 1789
disparaîtra la police monarchique - une garde nationale ayant
tenté de réprimer la Révolution. Dès 1790 seront créés une
cinquantaine de commissariats. En 1796, toutes les villes comptant
plus de 5 000 habitants comporteront désormais un
commissariat
On cite souvent la Marine
police force de
Londres et la
City of Glasgow
police en
Angleterre,
ainsi que la préfecture
de Paris, toutes créées vers 1800, comme étant les ancêtres
de l'organisation moderne de la police[6],[7],[8].
À celles-ci s'ajoute la Metropolitan
Police Service, créée en 1829 et qui est la première qui
ajoute la prévention policière à son rôle de répression du
crime[9].
Les policiers sont connus sous plusieurs noms dont :
constables, gendarmes,
officiers de paix, agent de police, détectives,
shérifs,
marshalls,
militiens.
L'organisation des forces de police varient grandement selon le
pays : de locales à nationales, de civiles à militaires.
Vers 1830 apparaissent les polices urbaines nommés sergent de
ville. Ils sont armés de sabre et surtout de leurs bâtons blancs.
Ils ont des uniformes blancs, qui leur confèrent une certaine
notoriété. Recrutés au nombre de 100 en 1829, ils deviennent des
Ilotiers vers la fin du second empire au nombre de 3000. La fin du
règne de Napoléon III rend insupportable le statut de Police. Il
faudra restaurer une image plus positive de la police. Le terme
d'ilotier est remplacé par celui de gardien de la paix. Ils sont
là pour défendre la sécurité de la population.
Le langage populaire
les appelle : les cognes, les vaches, à partir de la
révolution industrielle.
Polices politiques[modifier | modifier le code]
Parmi les polices
politiques apparues à la fin du XIXe siècle et au XXe,
on peut distinguer :
- les polices des dictatures staliniennes : le Guepeou et le KGB en URSS, la STASI en Allemagne de l'Est, la Służba Bezpieczeństwa en Pologne, la Securitate en Roumanie, l'Államvédelmi Hatóság en Hongrie ;
- les polices des dictatures d'Amérique Latine, souvent liées à des escadrons de la mort et à l'armée : la DINA au Chili sous la dictature d'Augusto Pinochet, police fédérale argentine sous la dictature et escadron de la mort Triple A...
- la police de la République islamique d'Iran : la VEVAK.
Ces polices
politiques inventent des procédés nouveaux. Au début du XXe
siècle, le colonel Serguei
Zoubatov perfectionne l'art de la provocation policière avec
la Zoubatovchtchina :
il infiltre des agents provocateurs comme le pope Gapon,
au sein du mouvement ouvrier, allant jusqu'à créer des
organisations ouvrières prétendument « indépendantes »
pour contrer la progression des révolutionnaires.
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